lundi 22 janvier 2018

Charles de Rochefort, un vrai Pharaon

Lors du commentaire audio du film Les dix commandements de Cecil B. DeMille, l'historienne Katherine Orrison, au demeurant captivante, balaie d'une phrase sa description d'une des principales vedettes du film : Charles de Roche a tourné cela et après... on ne sait pas ce qu'il est advenu de lui.
Et pourtant...

Un noble bohème


Le Comte Charles d'Authier de Rochefort aurait participé à près de 300 films.
Né à Port-Vendres le 7 juillet 1887, yeux marrons, cheveux bruns, il passe son enfance à Oran.
Sa famille noble le jette dehors encore mineur alors qu'il vient d'obtenir son premier contrat d'acteur à "La comédie de l'époque" après avoir quitté sa place de vendeur d'assurances, emploi pris pour faire plaisir à sa mère.
Il se retrouve dans une chambre mansardée, sans le sou, mais joue "Sous l'épaulette", "Maman Colibri", etc.
Le directeur du théâtre le renvoie suite à une intervention de sa mère, honteuse du déshonneur que Charles amène sur sa noble famille.
Il se retrouve donc à dormir dehors. Grâce à l'aide d'un ami, il trouve un emploi de répétiteur mondain l'après-midi et occupe ses matinées à écrire des poèmes réalistes qu'il déclame le soir au cabaret du Lapin à Gill, puis à La bohème, cabaret du chansonnier Bréas, sous le pseudonyme de "Jean Misère".
Il y rencontre un acteur de "La comédie de l'époque" qui lui conseille de se présenter à Vincennes chez Pathé pour travailler dans le cinématographe. Le cachet n'est que de 5 francs par jour mais on peut toucher plus en tournant dans l'eau, en prêtant ses vêtements, etc.

Premiers tours de manivelle

Là, opèrent à l'époque Lucien Nonguet (qu'il identifie dans son autobiographie comme réalisateur du Talion au lieu de Gaston Velle), son assistant Louis Gasnier, et "Désiré" qu'il décrit donnant des indications cocasses et anachroniques à Charles IX lors de la St Barthélemy, soulignant ainsi le manque de professionnalisme des tournages de l'époque.
Charles se présente donc en habit au milieu d'une foule de malheureux espérant gagner quelques sous en figurant dans des films. Il décroche un cachet et, peu convaincu par l'expérience, ne la renouvelle que longtemps après.
Il se rend 66 rue Caumartin chez Édouard de Max pour savoir s'il a un avenir dans le métier. Le comédien le conforte dans cette voie et le prend sous son aile. Avec lui il joue la pièce "Soir de Pâques" à Monte Carlo. Il joue également des petits rôles à l'Odéon dans Les ventres dorés d'Émile Fabre ou La passion d'Edmond Haraucourt.
Afin d'éviter une mésaventure semblable à la précédente où sa famille ferait annuler ses contrats, Charles collectionne les pseudonymes qui diffèrent en fonction du genre abordé : il est Paul Berley à l'Odéon, Armand Vassy avec la compagnie des tournées de la bonne chanson de Théodore Botrel et Royal Kid au music-hall. Ce n'est qu'après la première guerre mondiale qu'il apparaît de nouveau sous son vrai nom.
En attendant, il monte un spectacle révolutionnaire, devient lutteur forain, trapéziste volant...
Il se présente au concours d'admission au conservatoire en 1906, puis 1907... Mais n'est pas reçu.
Il habite au 6 rue Mansart, puis rue Henri Monnier avec Girbal.
Il retourne pourtant au septième art pour Le scandale de Monte-Carlo, film jamais distribué car acheté et détruit par la société fermière du casino monégasque, par peur de la mauvaise publicité.

Max Linder

Il écrit, produit et joue Le tango rouge avec Girbal au studio Lordier, à la Porte d'Orléans. Les extérieurs tournés à Versailles vont lui coûter 8.000 francs et le film ne rentrera pas dans ses frais.
C'est sa rencontre avec Max Linder qui va faire prendre un nouveau tournant à sa carrière.

Ses qualités athlétiques le font doubler la vedette lors de scènes acrobatiques malgré leur criante différence de taille (1m82 pour Charles et 1m57 pour Max), et Charles joue également de vrais rôles dans ses films : Max pratique tous les sports, Max et sa belle-mère, Max se marie, Rivalité (1 août 1913), etc., et sur les planches.

Il joue également La vengeance de Licinius pour Georges Denola, le rôle de St Just pour Albert Capellani dans La fin de Robespierre sorti le 5 avril 1912, et une figuration dans Le masque d'horreur, un des premiers films d'Abel Gance avec Édouard de Max, sorti le 24 mai 1912.

Il tourne aussi des Nick Winter (films policiers populaires d'avant guerre), et croise Jean Dax, Signoret et autres vedettes de l'époque.

Du parlant avant le parlant

En 1913, Pathé lui confit la direction d'un projet singulier : tirer profit d'une invention permettant de jouer un disque après l'autre sans discontinuer en organisant ainsi des opéras en playback. Le système présentait l'avantage de pouvoir faire jouer les jeunes premiers par des acteurs au physique plus en rapport avec le rôle que les chanteurs n'auraient pu l'être, et naturellement assurait l'économie de l'orchestre. On peine pourtant aujourd'hui à s'imaginer que le public d'alors peut se laisser berner par le procédé étant donné la qualité sonore de l'enregistrement mais les représentations font salle comble.

C'est alors que survient la guerre. Charles est réformé pour ankylose du bras droit car l'une de ses cascades sur cheval à mal tourné. Le 31 décembre 1914, son frère est tué et à force d'insistance, il parvient à se faire engager malgré tout le 3 mars 1915. Il part pour Verdun le lendemain.

Il est rapidement promu lieutenant et après une conduite héroïque, est blessé et fait prisonnier par les allemands. Après des tentatives d'évasion, il est transféré dans un cachot en Prusse orientale et doit simuler la folie pour finir en Suisse, où on prétend le soigner. Il y rencontre Max Linder, lui-même soigné pour une pneumonie contractée au front, qui le prie de se joindre à lui pour un gala.

Après la guerre

Une fois la guerre terminé, Charles retourne à Paris et se fait recommander par Charles Folley à la Gallo-Film de Gaston Roudès à Neuilly, où l'on s'apprête à tourner Marthe d'Henri Kistemaekers. Pour 1.200 francs, on propose à Charles de renouveler l'acrobatie à cheval qui lui a valu sa facture avant guerre.
Dans ce film qui sort au début de l'année 1920, il côtoie l'actrice Paulette Duval, Pierre Magnier et Contant Rémy dans un tout petit rôle.
Malgré un engagement pour une opérette dont il se défait rapidement, il signe pour un "cinéroman" à 12 épisodes d'Arthur Bernède intitulé Impéria avec Forzane, la Princesse Doudjam, Gina Manès et Gilles Weber.
Le tournage dure 6 mois à Nice sous la direction de Jean Durand, mari de Berthe Dagmar et supervisé par René Navarre, alors célèbre pour son rôle de Fantômas.
Dans le rôle du casse-cou Duc de Corannes, Charles met à profit une nouvelle fois ses atouts d'athlète et sa moto rouge, surnommée "Mam'zelle Satan" devient aussi populaire que son désormais célèbre chevalier moderne dès la sortie du premier épisode le 14 mai 1920.
 Dès lors, les propositions s'enchaînent: il joue un avocat dans Fille du peuple pour Camille de Morlhon (sorti le 26 novembre 1920), puis tourne pour Henri Pouctal dans une dramatique en quatre époques : Gigolette d'après Pierre Decourcelle, dont le premier épisode sort le 6 mai 1921 et qui, si l'on en croit les publicités Pathé d'époque, passe dans 600 établissements. Impossible de le rater et cela assure un beau succès au film, même si Ciné Pour Tous ne peut s'empêcher de remarquer que les productions américaines sont meilleures et que les cinéastes en sont ici "à l'ancienne formule du cinéma." Cinéa est d'avis que "les situations les plus rocambolesque semblent prévues." et Cinémagazine remarque que "M. de Rochefort a de la prestance mais beaucoup de peine à vieillir."
Charles se souvient que Berthe Jalabert jouait le rôle de sa mère, mais les archives Pathé lui attribuent le rôle de Mlle Kergoven et celui de sa mère à Jeanne Brindeau.
Une fois de plus, on lui demande de se surpasser : il s'agit cette fois de sauter dans la mer du haut de la falaise de Dieppe.
Pouctal, jaloux de la relation de Charles avec l'héroïne, ne le prévient pas que celle-ci ne sait pas nager lorsqu'il doit tourner une scène où elle se noie et il doit aller la sauver.
Il tourne ensuite L'empereur des pauvres de René Leprince d'après Félicien Champsaur avec Léon Mathot, en six époques et douze chapitres dont le premier sort le 24 février 1922.


Dans la faute des autres avec André Marnay

C'est ensuite un ancien opérateur espagnol devenu réalisateur, Jacques Oliver (ou "Olivers") qui l'engage pour tourner dans La faute des autres. Celui-ci arrêtera sa carrière après un mariage à une fortunée héritière.
C'est entre autre un pugilat avec l'imposant Pierre Alcover qu'on réclama de Charles dans cette production qui n'arrive sur les écrans que le 30 mars 1923.

L'Amérique en France

Mais dès le milieu de 1921, alors que ses premiers films d'après guerre sortent sur les écrans, Charles attire l'attention du metteur en scène américain John Robertson qui lui propose de tourner dans un film pour la branche britannique de Paramount dont les extérieurs seront tournés en Espagne et les intérieurs à Londres. La perspective est séduisante et Charles signe. En fait, il ne s'agit apparemment pas de sa première chance pour se faire connaître d'un public anglo-saxon : il semble que Léonce Perret ait fait appel à ses talents pour un petit rôle de juge dans L'empire des diamants (The Empire of Diamonds) tourné principalement en France avec une équipe et une distribution franco-américaine dès février 1920, et sorti aux États-Unis dès le 19 décembre 1920, et en France le 7 juillet 1922. Mais le rôle est vraisemblablement si limité qu'on ne peut juger là de son talent et d'ailleurs on ne trouve pas une ligne sur le sujet dans l'autobiographie de l'acteur.

Mais avant cela, il doit tourner trois films en Provence. Le premier sera L'arlésienne d'André Antoine d'après une histoire d'Alphonse Daudet.
Il se souvient que le régisseur, Jean Jean, était la fille de Lavallière et changea de sexe pour devenir un homme. Le film sort le 24 novembre 1922.

Charles rentabilise son voyage en Provence et tourne Le Roi de Camargue (à partir du 1e juillet, d'après Comoedia) avec Jean Toulout et Claude Mérelle qui tourne là une scène de nu qui raccourcissait d'une salle à l'autre à mesure que les projectionnistes en coupaient des images pour les garder. Dans ce film, on trouve des "sous-titres" (=intertitres) mouvants, filmés en panoramique. Le film sort le 20 janvier 1922.

Dans Notre Dame d'amour avec Irène Sabel
Et un troisième film est tourné en Provence : Notre-Dame d'Amour, qui sort le 26 janvier 1923, où Charles joue, comme dans L'arlésienne, un gardian.

Fin octobre 1921, Charles tourne donc pour la branche britannique de la Paramount The Spanish Jade en extérieur pendant douze semaines dans le village de Carmona, près de Séville. Le chef de production, Major Charles Hugh Bell, avait fait imprimer des cartes de visite traduites en "Major Campana".
C'est lors de ce tournage que l'on découvre Magda Roche, future épouse du catcheur Charles Rigoulot, et qu'on lui fait passer des essais. Elle tournera plus tard son unique rôle avec Charles de Rochefort dans La Princesse aux clowns.
Après 10 jours de vacances payées pour réveillonner à Paris, il part à Londres, aux studios Islington, tourner les intérieurs. C'est le jeune et alors inconnu Alfred Hitchcock, alors employé du studio, qui supervisera et dessinera les titres du film.

The Spanish Jade est présenté à la presse britannique le 1e août 1922 et, lors de sa sortie en Grande Bretagne le 27 août 1923, n'est pas un grand succès mais il permet à Charles de se faire connaître du public d'Amérique où le film est également distribué dès le 10 avril 1922. Les lettres d'admirateurs affluent.
Chez Adolphe Osso, un jour pluvieux de grève de taxis, on prévient Charles que Spanish Jade va être exploité en France avec le titre Sous le soleil d'Espagne, que la publicité va être axée sur lui en temps que seul membre français de la distribution, et le film n'est présenté à la presse que le 11 mai 1924 dans une version apparemment raccourcie de 2.042 à 1.420 mètres afin de rendre son rôle plus central dans l'histoire. Il est édité le 11 juillet et sort finalement au Max Linder le 22 août 1924. A cause du décalage, la presse française présente le film comme étant américain et y voit là son "expérience américaine".
Dans La dame au ruban de velours avec Arlette Marchal
Car pour l'heure, on propose à Charles de tourner aux États-Unis, s'il le souhaite, pour du long terme.
Il signe alors un contrat de 250 dollars la semaine avec la Paramount Famous Lasky Corporation et expédie le tournage de deux films sur trois prévus en Italie pour la Cinès.
À Rome, il tourne donc La Dame au Ruban de velours de Guarino avec Arlette Marchal et la débutante Gina Manès.

On s'arrange pour tourner ses scènes en priorité sur 8 jours seulement, en tournant jour et nuit. C'est plus que ses yeux ne peuvent supporter, la lumière des lampes de studios à l'époque étant particulièrement intenses.

Charles, comme bien des acteurs de cinéma d'alors, devient aveugle. Il se repose heureusement lors de sa traversée sur le France et recouvre la vue avant son arrivée à New York. Le film tourné en Italie ne sortira que le 12 octobre 1923.

La France en Amérique, Mr. de Roche

Avant même qu'il pose le pied sur le sol américain le 12 novembre 1922, la machine publicitaire américaine le percute comme une tonne de briques. Il est interviewé à bord, dans son hôtel dès son réveil, photographié partout. Des informations extravagantes et fausses sont publiées. L'acteur non averti à du mal à renoncer à sa vie privée, comme on l'attend de sa part, d'autant que toute cette publicité se décline sous le nom de Chas de Roche, qu'on a trouvé plus court, simple à prononcer et qui évite le rapprochement avec le fromage roquefort par une malencontreuse prononciation Yankee.
Avec Douglas Fairbanks en 1923

Vexé, Charles demande à M. Lasky, responsable des studios, dès leur première rencontre ce qu'il penserait si l'on enlevait L, K et Y à son nom pour l'appelait "ass". Ce trait d'esprit lui vaut le respect du grand homme et il accepte finalement son nouveau nom.

Malgré ces débuts chaotiques, Charles apprécie de visiter New York pendant une semaine avec une voiture à disposition et une suite de gens du studio, d'entendre la Marseillaise lors de son entrée dans les cabarets, et de traverser 4 jours durant les États-Unis d'est en ouest dans un train de luxe. C'est donc dans de bonnes dispositions que Chas de Roche s'apprête à tourner The Law of the Lawless sous la direction du mythique Victor Fleming, avec Dorothy Dalton.

Cette dernière, sans doute effrayée par tout le battage médiatique autour du nouveau venu, soudoie le chef opérateur pour saboter son lancement. Heureusement Charles a déjà une carrière derrière lui et, lors de la projection des rushes, s'aperçoit vite qu'on le photographie sous des angles très peu flatteurs. Il va voir le réalisateur pour se plaindre et celui-ci, comprenant rapidement ce qui se passe, y met bon ordre.

avec Dorothy Dalton
La capricieuse Dorothy Dalton, malgré le fait qu'elle gagne 7.500 dollars par semaine comparé aux maigres 250 dollars de Charles, n'est pas la seule à tenter de ruiner la carrière du jeunot qui trouve un jour une aiguille dans son bâton de maquillage.

Il faut dire qu'il est présenté comme le remplaçant de Valentino, tout juste parti de Paramount, dans les journaux. Un place bien difficile à tenir. Photoplay affiche à son arrivée une photo de lui et une de Valentino en demandant à ses lecteurs lequel ils préfèrent voir dans The Spanish Cavalier que la vedette devait tourner. La réponse arrive comme une évidence sous la forme d'une lettre de fan du Milwaukee qui descend le français comme ayant "l'apparence d'un lutteur". Ce n'est qu'après la sortie de The Cheat (La flétrissure), remake de Forfaiture, que les lettres des admirateurs commencent à sa faire plus douces à son égard, bien que les critiques ne soient pas tendres. De même Screenland, dans un élan protectionniste avait persiflé dès le mois de février que le surnom de Charles était "L'erreur de Charles Lasky".

Les dix commandements

C'est alors qu'il tourne le rôle pour lequel il est le plus connu encore aujourd'hui : Ramsès II dans Les dix commandements de Cecil B DeMille. La scénariste du film Jenny Mac Pharson s’intéresse alors à l'acteur qui lui préfère l'actrice Estelle Taylor, qui joue Miriam, la sœur de Moïse.
Jalouse, Mac Pharson vend une histoire rocambolesque aux journaux selon laquelle la femme de Charles serait à Hollywood et aurait été arrêtée aux portes du studio avec son garçon de 5 ans dans les bras.
Certes, Charles est bel et bien marié à Thérèse Forgerot mais celle-ci est à son domicile 15 rue de l'hôtel des postes à Nice avec son unique fille Éliane, née le 25 avril 1922 qui, donc, n'a que 2 ans. Même si l'histoire est abracadabrante et que le premier réflexe de Charles est de rire, il comprend vite qu'en ces terres puritaines, cela suffira à ruiner sa réputation et sa carrière. Il règle donc le problème en menaçant le directeur du journal d'un revolver.
À la suite de cette histoire, Estelle Taylor épouse le boxeur Jack Dempsey qui devient ami avec Charles. Tout est bien qui finit bien.

Tout n'est pas qu'affaire de cœur sur ce film où l'on attend de l'acrobatique acteur ses prouesses habituelles.

Après qu'il a manqué de se faire écraser par ses chevaux dans la scène de la mer rouge des Dix commandements, Cecil B de Mille lui offre une voiture pour le remercier en lui disant qu'il est un vrai Pharaon ! Si vous voulez le voir dans ce film, procurez vous le Blu-ray : le film fait partie des bonus !

Dans The Marriage Maker avec Agnes Ayres

L'autre de Mille

Il apprécie le scénario de son film suivant The Marriage Maker de William de Mille, d'après Le faune d'Edward Knoblock, avec Agnes Ayres et Jack Holt. Il y joue le rôle du faune, créature merveilleuse qui rapproche le couple d'amoureux désargentés. Pour rendre ses déplacements extraordinaire, on lui demande de sauter sur un trampoline camouflé et il se casse le pied. Il tourne également une scène de nuit avec plein d'animaux nocturnes. Un phalène lui rentre dans l'oreille et le médecin doit lui extraire l'insecte avec une pince, le tout à grand renfort de publicité.
On lui consacre d'ailleurs un long article dans Photoplay où l'auteur partage l'anglais approximatif de Charles et où celui-ci déclare compter sur ses 5 semaines de vacances avant son prochain tournage pour regarder William Hart tourner Wild Bill Hickok. Si les critiques américaines reconnaissent que Charles s'approprie le film, le film ne semble pas avoir été distribué en France.
Avec Pola Negri dans Mon homme

Pola Negri

Il tourne ensuite Mon Homme [Shadow of Paris] au côté de Pola Negri, avec laquelle les relations ne se sont pas limitées au domaine professionnel. Avant même le début du tournage, Charles s'oppose au metteur en scène qui lui impose de se laisser pousser des rouflaquettes afin de se conformer à l'imagine américaine de l'Apache parisien. Les "apaches" étaient les voyous de Montmartre vers la fin du XIXe siècle. Au milieu des années 20, les apaches étaient passés de mode à Paris mais les films britanniques et américains continuaient à traiter du sujet avec une vision dépassée et ces films étaient distribués des années plus tard dans une France de plus en plus critique et dédaigneuse du genre.
Charles, pour protéger sa réputation dans son pays d'origine et par intégrité, refuse de se conformer à cette version ringarde du réalisateur et après un coup de poing sur la table et quelques mots échangés, Herbert Brennon se range à sa vision.
Il y gagne un poste de conseiller technique sur le film, mais aussi une réputation de caractériel.

Dans un de ses premiers rôles, le jeune George O'Brien tourne une scène de bagarre avec Charles qui s'avère si réussie que Pola Negri insiste pour qu'elle soit coupée. Pas question que le clou du film soit une scène où elle n'apparaît pas !

Parmi les compatriotes de Charles, Adolphe Menjou joue un des rôles principaux, mais Louise Lagrange, future compagne de Maurice Tourneur décroche une panouille grâce à Charles. Le film sort le 17 février 1924 aux USA, puis le 24 avril 1925 en France.

Amour et Gloire chez Universal

Paramount prête alors son poulain à Universal qui le fait tourner en vedette avec Madge Bellamy dans Amour et Gloire [Love and Glory] probablement parce qu'on le considère comme la vedette idéale pour l'adaptation d'un roman appelé We Are French, remake d'un précédent film de 1916 du même réalisateur : The Bugler of Algiers. Charles supporte difficilement le profit que se fait Paramount sur sa personne en le louant bien plus cher qu'il n'est payé. Pour arranger les choses, il considère le réalisateur Rupert Julian comme un "ancien coiffeur, violent, grossier, un type invraisemblable". Il est à noter que Charles côtoie là un tout jeune compatriote d'à peine 14 ans, Charles de Ravenne (listé Charles de Ravenas dans Photoplay), celui-là même qui prêtera sa voix 13 ans plus tard à Joyeux dans la version française de Blanche Neige et les sept nains. Le film sort le 7 décembre 1924.
Cependant, les critiques françaises, qui peuvent voir le film lors de sa présentation à Londres, sont atterrées par le résultat. La vision de la France est au mieux caricaturale, au pire ridiculement erronée : le film ne sera jamais distribué en France malgré la participation de Charles.

Barbara LaMarr et Maurice Tourneur

Il passe ensuite à la First National pour tourner Amours d'étoile [The White Moth] sous la direction de son compatriote Maurice Tourneur, avec en co-vedette la fascinante Barbara LaMarr qui a ici participé à l'écriture du scénario. Il sauve la vie de cette dernière en cours de tournage lorsque sa robe en lamé prend feu à cause de fils électriques.
 Après ce film, Charles prend des vacances en France et fait ensuite une tournée de music-hall au Canada.
Avec Barbara LaMarr dans La phalène blanche

Comoedia nous annonce le 13 juin 1924 que Charles a attrapé une pneumonie (confirmée par Photoplay en août) et que c'est là la raison qui fait que Léonce Perret renonce à tourner le film avec lui en vedette. On sent néanmoins poindre un léger doute quant à la vraie raison de cette annulation. Les deux hommes vont pourtant collaborer en France. Le film ne sort en France, à Marseille d'abord, que le 23 décembre 1927.

Retour en France avec Gloria

Avec Gloria Swanson sur l'affiche autrichienne
Car Lasky envoie Charles en France tourner Madame Sans-Gêne, une production américaine qui doit inaugurer une collaboration entre des capitaux américains de Paramount et des talents et beaux extérieurs de France. L'actrice principale est l'une des plus grandes vedettes internationales : Gloria Swanson. Le reste de l'équipe est principalement français : Émile Drain, Suzanne Bianchetti, Madeleine Guitty et bien d'autres  font vivre l'histoire de Victorien Sardou avec Charles en vedette masculine, mais aussi, tout désigné par son expérience des deux côtés de l'Atlantique, il est responsable de la production. Malheureusement, lorsqu'il s'avère que le tournage durera plusieurs mois, Gloria exige de quitter sa suite au Crillon pour un hôtel particulier place des États-Unis. Charles contacte Lasky en prévenant qu'il ne pourra pas concilier ces exigences de 500.000 francs avec le respect du budget de 7 millions et il est donc promptement remplacé par Major Bell dans ses fonctions et se limite à sa prestation devant la caméra.

D'autres caprices de la star et une mauvaise gestion pourrissent la production. Pour exemple, Louis Vonelly, pour son rôle du Maréchal Ney, ne tourne qu'une fois mais est maintenu sur un salaire de quinze cents francs par semaine pendant deux mois et demi. La figuration est également payée largement.

Comme prévu, le budget monte donc à 19 millions de francs et la Paramount ne renouvellera pas la coûteuse expérience. Gloria Swanson ne mentionne le nom de Charles qu'une fois dans son autobiographie, et uniquement en temps que partenaire à l'écran.

Princesse Huguette et le Roi clown

Profitant de son séjour en France, Charles propose à Louis Aubert de tourner La princesse aux clowns dans certains décors de Madame Sans-Gêne avec Huguette Duflos et lui en vedette pour économiser de l'argent. Du précédent film, on emprunte également une technique d'éclairage intense pour pouvoir proposer une innovation en France : l'utilisation pour les intérieurs de pellicule panchromatique, sensible à toutes les couleurs du spectre, contrairement à la pellicule orthochromatique qui, rendait le rouge en noir et éclaircissait le bleu.
Charles s'engage personnellement dans le film en rachetant les droits pour l'exploitation américaine et monte le film lui-même dans les deux versions.
Le 5 juin 1925, L'Arlésienne ressort en salle en France. Le 19 juillet, c'est Justice de Tziganes qui revient et Mon homme le 2 octobre.
Il fait également ses débuts au music-hall du 4 au 17 septembre 1925 à l'Olympia en se produisant dans une série de chansons comiques et dramatiques et en jouant du xylophone. Il compose une chanson express avec des rimes données par le public. On parle de lui pour jouer Le Prince Zilah, réalisé par Gaston Roudès mais c'est un acteur italien qui jouera le rôle.
Le 29 novembre 1925, on annonce qu'il part en tournée avec une danseuse (il est toujours marié), le 2 janvier 1926 qu'il est à Paris, et le 4 février qu'il est parti hier pour l'Amérique. La traversée sur le SS Paris dure donc du 3 au 10 février et Charles entend rester 6 mois sur place.
La princesse aux clowns avec Huguette Duflos

One Man Show

À son retour aux États-Unis, Charles traite avec le réseau de salles Keith Orpheum et se produit en personne dans un sketch lors des soirées de projection de La Princesse aux clowns. Lors de la représentation à St Louis, il se blesse avec un revolver de théâtre, ce qui l'envoie à l'hôpital mais augmente les ventes de billets des représentations ultérieures.

Lors de sa tournée à Montréal, il saisit l'opportunité de devenir directeur artistique du théâtre Saint-Denis. Il monte alors Michel Strogoff, Le roman d'un jeune homme pauvre, Les deux orphelines, etc. Cette expérience lui servira plus tard.
Pendant ce temps, en France, des fans écrivent aux journaux pour savoir ce qu'il advient de celui qui est si omniprésent sur leurs écrans du fait du décalage tournage-sortie. Les journalistes se bornent à rappeler sa date de départ et annoncent qu'ils n'ont pas de nouvelle de l'artiste, d'abord en mars 1926, puis en mai, puis en janvier 1927, cet entrefilet :
"À plusieurs reprises, des lettres nous parviennent, demandant des nouvelles de Charles de Rochefort, qui a quitté la France et ne donne plus signe de vie. Charles de Rochefort est en Amérique, et son engagement actuel à New York n'est pas de nature cinématographique. Il est rentré dans la vie privée, dont nous n'avons pas à franchir le mur..."
Ce n'est que le 21 de ce même mois qu'on apprend que la vedette est à Paris, qu'il n'a pas tourné d'autre film mais fait de la scène et est ici "pour revoir mon tailleur". On imagine la déception des fans de cette vedette de cinéma que l'on ne voit plus au cinéma et qui compte repartir le 6 février parce que des contrats le rappellent aux États-Unis. Il s'explique tout de même dans une interview le 28 janvier sur les raisons de ce changement de carrière : "On voulait faire de moi un vilain, obstinément, avec beaucoup de dollars à la clef. J'ai voulu me rendre compte sur la valeur commerciale qu'on avait bien voulu prêter à ma personne en Amérique avait toujours le même coefficient. D'où mon sketch, mon circuit..."

Au final, la nouvelle traversée se fera du 9 au 16 février 1927 et l'acteur délaisse son appartement parisien au 17 rue Victor Massé une fois de plus. Il est à l'époque toujours marié. Contrairement à sa dernière venue de l'année précédente où il avait déclaré comme point d'attache les studios Lasky, il réside cette fois à New York City au 67 Bedford street. Il entend rester 2 ans et ne souhaite pas devenir citoyen. Il poursuit sa tournée de music-hall pour honorer son contrat de seize semaines et disparaît peu à peu des journaux français.
Le 27 mai pourtant, il signe un article pour Comoedia sur les expatriés français à Hollywood. Il y parle de Ginette Maddie, Arlette Marchal, d'André Chéron "le fils des Bouillons Duval (...) qui, grâce à une superbe barbe en éventail, tourne les 'Français' à qui mieux mieux." Il mentionne aussi avoir engagé Marcel Ketterer, "frère de Georges Ketterer qui apporta en France Le cabinet du docteur Caligari, et qui vient de passer trois ans à Hollywood pour se perfectionner dans la technique (...) car dans mon acte, j'ai une combinaison de projection cinématographique et il s'en occupe."

C'est le 15 juin 1928 que Charles rentre en France en compagnie de Pola Negri. Coïncidence, on présente Le Roi de la camargue pour une ressortie. "Cela doit avoir terriblement vieilli" commente Charles avant la vision qui l'adoucira dans son jugement. Il faut dire que le succès du parlant, s'il n'a pas encore atteint l'hexagone, n'est plus un secret aux États-Unis. Une fois de plus, il n'est pas rentré pour tourner, mais pour passer ses vacances en France, au Luxembourg et en Belgique.

De sorte qu'il entreprend une nouvelle traversée du 5 au 11 septembre 1928 pour retourner à New York City sur le paquebot Paris mais cette fois, il entend rester "toujours", déclare-t-il à l'immigration, car après un nouvel engagement au Canada, il a prévu de retourner à Hollywood pour reprendre le chemin des studios, projet contrarié puisque le 10 juin 1929, il est toujours à New York à jouer au music-hall.

Américain ruiné, réalisateur français du parlant

Seulement voilà, après son retour aux USA, Charles perd 21 millions de francs dans le crash boursier de 1929. En empruntant sur de l'immobilier précédemment acquis lors de son arrivée dans le pays, il réussit à payer son retour à Paris et s'installe rue de Bellefond. On lui verse 80.000 francs de reliquat de droits du film La Princesse au clown. Grâce à Robert Kane qui l'avait connu en Amérique, il rentre alors à la Paramount de Paris pour réaliser des films parlants dans le studio des réservoirs à Saint-Maurice, nouvellement équipé pour cette technique.
Il réalise en mai 1930 ainsi Une femme a menti avec Paul Capellani, Alice Tissot, Louise Lagrange, Simone Cerdan, Jeanne Helbling et deux gamines débutantes: Josselyne Gaël et Odette Joyeux. Le film sort le 4 juillet au Paramount et est un succès.

Une femme a menti. De gauche à droite : Louise Lagrange, Simone Cerdan, Alice Tissot, Jeanne Helbling, Jocelyne Gael, Charles de Rochefort, Paul Capellani, Jean Forest, Georges Mauloy et Louis-Jacques Boucot
Une équipe tourne dans les mêmes studios la version allemande du même film, Seine Freundin Annette, ainsi qu'une versions suédoise, Vi två, italienne, Perché no?, et espagnole Doña mentiras. L'inspiration première de toutes ces versions est, naturellement, la version américaine, The Lady Lies, seule réalisée à New York.
Le plateau du Secret du Docteur à Joinville avec Marcelle Chantal

Malgré les problèmes liés au tâtonnement de la technique nouvelle du film sonore, Charles réalise le film en quinze jours et pour un million, budget qui sera remboursé dès la première semaine d'exploitation. Il enchaîne donc ensuite sur la version française de The doctor's secret [Le secret du docteur] avec Max Maxudian et Marcelle Chantal en juin 1930 d'après une pièce de Sir James Barrie. Dans ce film, on note un tour de force pour l'époque : une scène parlante de cinq minutes et quarante cinq secondes tournée en une seule fois lorsque Maxudian apprend à Marcelle Chantal la mort de l'homme qu'elle aime. Le film sort le 26 septembre en exclusivité au Paramount.

Saint-Granier, Marguerote Moreno et Charles sur le tournage de Paramount en Parade
Dès lors, Charles se spécialise dans la réalisation d'adaptations européennes de films américains. Pour l'adaptation française de Paramount on Parade, une revue, suite de numéros de stars américaines comme on en faisait tant au début du parlant, il se borne dès juillet 1930 à tourner des scènes de liaisons avec des acteurs français connus montées avec les séquences américaines. Il s'occupe même des versions espagnole, allemande, italienne, tchèque, serbe et roumaine, bien qu'il ne parle pas toutes ces langues, à raison de 3 jours de tournage par version.
L'entreprise est d'autant plus difficile qu'une confusion dans les contrats fait débarquer les acteurs roumains alors que le réalisateur tourne la version serbe. Il entreprend dès lors de faire travailler les roumains la nuit, le tout sans sommeil.

Il réalise aussi le court métrage Une histoire de cirque où Charles fait faire ses débuts au duo de clowns Antonet et Beby.
Il fait également faire leurs débuts au cinéma aux acteurs Dorville dans Dorville chauffeur qu'il tourne en novembre 1930 et Alexandre Dréan dans Soirée dansante.

Il se voit confier l'adaptation européenne de Television.

Retour devant la caméra

Pourtant, malgré un salaire confortable et un travail satisfaisant, Charles se rend compte que sa rareté à l'écran lui fait perdre de la valeur en tant qu'artiste et il sollicite de tourner en tant qu'acteur. Certes, il apparaît dans les séquences françaises de Paramount en Parade qu'il a lui même tournées, dans le rôle d'un marin, mais il n'a pas joué un vrai rôle à l'écran depuis des années.

Son contrat avec la Paramount qui le lie en temps que réalisateur jusqu'à la fin de 1930 prévoit également des rôles devant la caméra. Dans ce cadre, on projette de lui faire tourner Sherlock Holmes, mais les droits sont plus difficile à obtenir que prévu. Renoir lui propose alors d'incarner Maigret dans Le chien jaune, mais Charles refuse car le salaire ne lui paraît pas satisfaisant. Le destin s'oppose à ce qu'il incarne un détective célèbre.

Il sollicite alors des vacances de la Paramount pour tourner en Algérie pour André Hugon un rôle dans La croix du sud pour Pathé Natan. L'équipe s'embarque le 10 mars 1931 pour le massif du Hoggar afin d'y tourner les extérieurs en prise de son directe, un fait noté par la presse.
avec Kaissa Roba dans La croix du sud

Il se souvient que la femme de Charles Spaak (Claude Marcy?) fait partie de la distribution et qu'elle doit s'arrêter de tourner car piquée par un scorpion. Kaïssa-Robba a un accident de voiture qui lui marque le visage. Les ennuis font même l'objet d'articles car l'entreprise est inhabituellement dangereuse : chemin non carrossable, pannes, tempêtes de sable, éloignement, etc. Après le tournage qui se poursuit jusqu'à fin août, Charles reprend ses tournées de spectacle mais perd tous ses gains et jusqu'à sa voiture sur une table de jeu d'Alger.

Il rentre à Paris diriger deux films de 800 mètres, Un bouquet de flirts en septembre et Trois cœurs qui s'enflamment en novembre pour une société indépendante dans lesquels il fait débuter au parlant la jeune Josette Dagory, qu'il rebaptise Josette Day. Entre les deux, en octobre, il réalise également des raccords à Epinay pour la version française du film allemand Douamont - Die Hölle von Verdun pour Black Cat Film. Les deux moyens métrages sont présentés ensemble et reçoivent un accueil plutôt froid.
Il reprend ensuite pendant deux mois son numéro de music-hall au théâtre des capucines qui projette La croix du sud à partir du 13 mai 1932. Le critique du Figaro n'est pas tendre avec le film. Comoedia lui trouve également un manque de rythme, un mauvais découpage et une pauvre interprétation de la part de Suzanne Christy.

Charles se diversifie et monte aussi les sous-titres de films étrangers pour ce même cinéma. À l'époque, cela consiste à remplacer l'image du film lors d'un dialogue par un intertitre comme au muet, le sous-titrage laser n'étant développé que plus tard. Il poursuit aussi sa carrière de music-hall et passe la saison d'été au Casino de Deauville.

Le théâtre

L'acteur se tourne ensuite résolument vers le théâtre. En 1936, il rachète le théâtre Albert I et le rebaptise de son nom. Il y met en scène plusieurs pièces comme Allô police-secours (qu'il écrit lui-même sous un pseudonyme) à partir du 25 novembre 1936, L'étrange croisière, et Frénésie. Mais en 1939, il est mobilisé et son épouse Mary Grant lui succède à la tête du théâtre.
Combattant héroïque d'une nation vaincue, il passe l'occupation à rédiger ses mémoires avec Pierre Andrieu qu'il publie en 1943 sous le titre "Secrets de vedettes. Le film de souvenirs de Charles de Rochefort".

Après les combats, il reprend la mise en scène et jeu également avec sa femme Mary Grant le 26 juin 1941 dans Désarroi d'André Birabeau, puis le 3 octobre 1941 avec Taïna ou l'extraordinaire famille Dupont où une vahiné se déshabille sur scène, le 5 décembre Tyrannie, puis en 1942 La corrida de Léon Ruth, La tornade de Pierre Maudru, L'emprise de Jean d'Aubignière le 10 septembre 1943, etc.

Sa fille Éliane se marie avec l'avocat américain Edward R Moran le 14 septembre 1946 dans l'Ohio.
Charles continue à se consacrer à son théâtre via la mise en scène et le jeu jusqu'à sa mort, le 31 janvier 1952.
Sa veuve maintient le théâtre jusqu'en 1973 où Dominique Nohain reprend la direction du théâtre qu'il baptisera plus tard (et pas dès 1973 comme l'attestent les affiches d'époque de 1974 et contrairement à ce que le site actuel du théâtre mentionne) "Théâtre Tristan-Bernard", effaçant ainsi un peu plus le nom de l'acteur de la mémoire collective.

Cliquez "j'aime" sur la page Facebook si vous aimez mon blog.
C'est tout pour aujourd'hui les amis ! A bientôt !

Aucun commentaire: