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Un réalisateur de films policiers ?
Dans le tome 1 de leur Histoire du Cinéma qui traite du Cinéma Français de 1895 -1929, René Jeanne et Charles Ford retiennent bien parmi les réalisateurs du studios éclair le nom de Robert Saidreau, mais contrairement à ce qu'avance Le Film de l'époque, ils ne le situent pas dans la comédie, mais "spécialisé dans les films policiers".Nick Carter, première série
- Le Guet-apens (18 septembre 1908)
- L'Affaire des bijoux (22 septembre 1908)
- Les Faux-monnayeurs (6 octobre 1908)
- Les Dévaliseurs de banque (20 octobre 1908)
- Les Empreintes (27 octobre 1908)
- Les Bandits en habit noir (15 novembre 1908)
Nick Carter, la suite
- En danger (4 mars 1909)
- Le sosie ou Une mission périlleuse (11 mars 1909)
- Le club des suicidés (20 septembre 1909)
et Les merveilleux exploits de Nick Carter (toujours de Jasset) :
- Les dragées soporifiques (27 septembre 1909)
- Nick Carter acrobate (30 janvier 1910)
- Le mystère du lit blanc (29 décembre 1911)
Zigomar
- Zigomar, roi des voleurs (14 septembre 1911)
- Zigomar contre Nick Carter (22 mars 1912)
- Il existerait au moins une autre série Nick Carter, dirigée par Saidreau
- L'attribution à Jasset d'au moins une de ces 3 séries est erronée
- René Jeanne & Charles Ford se trompent dans leur attribution
Une autre série ?
Examinons la première. On trouve dans La Cinématographie Française du 9 août 1919 le résumé d'un drame en quatre partie, exclusivité Union-éclair, intitulé Le drame de la villa Mortain dans lequel on retrouve le nom de notre fameux détective Nick Carter. Or, si l'on en croit imdb, Pierre Bressol joue dedans et dirige le film !
Ciné Pour Tous annonce pour le 26 mars 1920 la sortie du film Une goutte de sang,
avec Pierre Bressol dans le rôle de Nick Carter. On y précise qu'il
s'agit d'une "vision dramatique de MM. Étienne Michel et Pierre Brissol.
Faut-il en déduire qu'ils sont scénaristes, réalisateurs ou les deux ?
Le 17 janvier 1920, la Cinématographie Française semblait avoir répondu à
cette question : "scénario de MM. Michel et Bressol.", mais aussi
"Bressol a terminé son très beau film dramatique." Donc, dans le cas de
Bressol, il semble qu'il assume les deux tâches.
Le 8 mai
1920, une publicité corporative dans La Cinématographie Française
présente ces deux films comme une "série Nick Carter".
Il est tout à fait possible qu'il s'agisse là d'une réalisation de Robert Saidreau, non crédité. Mais aucune preuve ne vient étayer cette hypothèse, et la paternité supposée de Saidreau des Nick Carter est évoquée par Ford et Jeanne au sein d'un paragraphe qui traite du cinéma d'avant guerre.
Citons tout de même, pour être aussi exhaustif que possible, les productions américaines, clairement pas réalisées par lui, mais qui reprennent bel et bien le personnage. Le 24 mai 1919, un film intitulé Jack, le roi des détectives, exclusivité des Cinématographes Harry apparaît dans La Cinématographie Française qui brosse un résumé détaillé comprenant Nick Carter. Cependant, il semble qu'il s'agisse là d'une adaptation d'un film américain. Il est dès lors très possible qu'un personnage de détective ait été renommé Nick Carter dans les cartons français.
Le 24 juillet 1920, La Cinématographie Française annonce aussi une série de films Nick Carter par la Broodwell Production Cie dont le titre du premier épisode est censé être Le baiser des cent-mille dollars. Il s'agit en fait de Broadwell Productions et le film en question s'appelle $100,000 Kiss avec Thomas Karrigan dans le rôle principal qui incarnera en effet le détective 14 fois.
Jasset ou Saidreau ?
Concernant la deuxième hypothèse, il est ardu d'attribuer un film formellement à un réalisateur avant 1918. En effet, les génériques et affiches, lorsqu'ils existent, ne les mentionnent pas. Et les revues cinématographiques si utiles pour comprendre l'Histoire de films perdus n'ont pas encore été créées. Le cinéma est alors encore largement une attraction de foire, mal considérée et très peu présente dans la presse qui se limite au mieux à annoncer le titre d'une séance.
Enfin,
concernant la troisième hypothèse, et l'éventuelle erreur de la part
des auteurs de l'encyclopédie, on s'étonne qu'un ami personnel de
Saidreau fasse une erreur aussi grossière. Mais tout est possible. Il semble en tout cas certain que le talent de Saidreau ne se soit pas limité au policier ou même à la comédie comme nous le verrons dans les chapitres suivants.
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