Pour lire le précédent chapitre de cet essai sur l’œuvre du réalisateur Robert Saidreau, cliquez ici.
La vipère
Alors qu'il décède début décembre 1925, son dernier film tourné,
Jack, n'est pas encore sorti sur les écrans. Pourtant, Robert Saidreau travaille déjà sur plusieurs projets suivants, dont le plus abouti est l'adaptation du roman d'amour
La vipère, publié par épisodes dans Le Journal dès le 12 juin 1925, dont les droits ont été achetés à l'auteur, Gabrielle Réval. L'histoire, telle que présentée aux lecteurs du journal : une femme a un secret dont dépend son bonheur. Une vipère se dresse sur son chemin et c'est le drame. Un tournage est prévue à Chamonix à l'hiver 1925-1926.
Survient alors la mort de Saidreau. Cinémagazine révèlera bien plus tard, le 9 mars 1928, que l'auteur souhaite alors la reprise rapide du projet avec un autre réalisateur, car tout retard repousserait au moins d'un an à cause de la fonte des neiges, et elle n'a touchée, à date, que 10.000 FF d’acompte. Comme le rapporte les journaux le 4 février 1926, un administrateur provisoire, M. Goutel, est nommé par le président des référés, soit pour reprendre le film, soit pour revendre les droits.
Ce n'est que le 22 janvier 1928 qu'on rapporte dans la presse que les avocats maîtres Maurice Garçon et Robert Loewel annoncent qu'un accord est intervenu entre les deux parties.
Papillon, dit Lyonnais le Juste
Dans
Le Soir du 9 mars 1925, lorsqu’on annonce l'engagement de Thérèse Kolb,
ex-sociétaire de la Comédie Française pour son rôle dans Jack,
on assure qu'elle fera également partie de la distribution du prochain
projet de Saidreau : l'adaptation de la pièce de "feu Louis Bennière
[Louis Benières], dont le succès fut grand avant la guerre au Théâtre
Antoine".
Cette pièce avait semble-t-il déjà fait l'objet
d'une adaptation d'Henri Pouctal en 1914 et sera adaptée en parlant
sous le titre Bach millionnaire. Mais Saidreau n'en réalisera jamais sa version.
Mado au volant
Annoncé
comme une future réalisation de Robert Saidreau en couverture de
Cinémagazine le 8 mai 1925 avec en vedette Madeleine Martellet, déjà
présente dans la distribution de Monsieur le directeur. Le film n'a
jamais été tourné, nul doute annulé par le décès du réalisateur.
La petite fonctionnaire
Paris Midi, le 18 octobre 1925 : "on prête à R. Saidreau l'intention d'adapter
La petite fonctionnaire d'après Alfred Capus." C'est Roger Goupillières qui reprend le projet de son collègue décédé.
Robert Saidreau, ce célèbre inconnu
Ce chapitre clôt donc cette longue exploration de sa carrière de réalisateur. Comme évoqué au début de ce texte, son œuvre est très largement inconnue non seulement du grand public de nos jours, mais même des experts de la période. Pourtant, il me semble évident que ses films aurait valu une redécouverte pour leur valeur propre, ainsi que pour les prestigieux artistes avec qui il a souvent collaboré. Mais cette obscurité s'explique facilement : un seul de ses films semble avoir survécu à ce jour (Bonheur conjugal), ils pâtissent souvent d'une couverture presse plutôt limitée et surtout la mort de Robert Saidreau à un âge relativement jeune l'a empêché de poursuivre ses succès au delà du muet. J'espère néanmoins l'avoir modestement sorti ici d'un injuste oubli.
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